Chapitre 1

Ci-dessous, le premier chapitre du livre « ZOOM » dont la sortie est prévue le 2 décembre.
Vous pouvez dès à présent le précommander si vous le souhaitez. Bonne lecture à vous !

Chapitre 1
L’essence de la danse 
 
 Bien avant cinq, six, sept, huit…
Une ou deux choses à savoir et trois, quatre interrogations. 
 L’essence de la danse, naturelle ou culturelle?
       Je me suis toujours demandé la raison pour laquelle un enfant, sachant à peine marcher, danse de manière instinctive quand il entend de la musique. Comme si cette flamme, était en lui, et de ce fait en chacun de nous.
Bien sûr nous venons au monde avec des tendances préexistantes, en terme de comportement ou de personnalité, des tendances liées certainement à notre patrimoine génétique. Mais d’où vient cette envie mystérieuse, inexplicable, magique, pour un bébé, de se dandiner sur le rythme de la musique? Est-ce de l’ordre de la transcendance? Le rôle de l'inné ne fait aucun doute vous me direz, car, à cet âge là, il serait prématuré d’évoquer « l’acquis ».
La spontanéité infantile!
Face à cette spontanéité nous ne pouvons qu’être émerveillés, non pour la technique, mais pour la simple et bonne raison que nous prenons conscience que le nourrisson n’est pas indifférent à la musique, que son corps entre en interaction avec celle-ci. Qu’il batte la mesure de la tête ou qu’il se balance de gauche à droite, nous réalisons que de manière innocente et spontanée, il danse!
Donc, bien avant l’influence d’un milieu culturel quelconque, il semble que la danse soit aussi naturelle, à cet âge là, que la respiration. Certes l’une est vitale mais l’autre deviendra pour beaucoup d’entre nous, une raison de vivre.
Comme le disait très justement Rudolph Laban, un chorégraphe de danse hongroise, « tout être humain porte en lui un danseur ». 
 
Pourquoi cette magie disparait-elle?
     L’enfant marche de mieux en mieux, il essaie de courir même, bref il grandit. Au fur et à mesure, il prend conscience du monde qui l’entoure. 
Il va à l’école, côtoie ses camarades, joue avec insouciance mais plus il grandit, plus il se préoccupe du regard de l’autre. Il n’y a pas qu’en physique quantique que le regard influence le comportement des particules. Dans notre monde également. 
Ce regard influence énormément notre façon d’être et d’agir. À cause de ce dernier, une des étapes de l’enfance, la fameuse période de l’adolescence, passe par l’adoption d’une attitude moins spontanée, plus réfléchie, parfois même calculée. Tout l’inverse de la danse. 
Cette peur du jugement cause de véritables freins, elle est responsable, entre autres, de la timidité. Certains sont relativement à l’aise en groupe, d’autres beaucoup moins. Prendre la parole en public semble impossible, le stress leur fait perdre leurs moyens. 
Réservé, introverti, renfermé, silencieux, tous ces adjectifs n’existent que par la peur du regard de l’autre. Et pourtant, paradoxalement, ce sont les activités de groupe comme le sport, le théâtre ou la danse qui contribuent le plus à les délivrer de cette peur. 
 
Les activités de groupe, le contact avec l’autre augmentent le gain de confiance en soi. Tout au long de ma carrière de danseur et de professeur, j’ai vu des enfants, des adolescents et même des adultes se métamorphoser. En réalité, le terme « métamorphose » n’est pas tout à fait juste, car la plupart de ces personnes deviennent en public ce qu’elles sont dans le privé : naturelles! Via la passerelle de la danse, elles nous délivrent leurs véritables personnalités. Et pour les plus introverties d’entre elles, la découverte insoupçonnée d’un potentiel en hibernation! Ce potentiel leur permet de s’extérioriser comme jamais auparavant. Une véritable libération! 
 
Le regard de l’autre ne me regarde pas!
      L’absence du regard d’autrui donne naissance à la sincérité du mouvement. 
Cette causalité produit la sensation que nous sommes tous « le meilleur danseur » dans notre chambre! 
Journée d’école ou de travail terminée, soir de semaine ou le weekend, nous parcourons notre playlist à la recherche du morceau sur lequel nous exprimer ou tout simplement nous défouler. Pas besoin d’échauffement, vite! Un désir mais surtout l’impatience nous habitent. C’est parti, bouton Play!
Aucun regard posé sur soi, le son pénètre nos oreilles, notre corps, notre esprit. Avec ou sans soleil, l’ouïe est le roi des sens pour le danseur. Pas besoin d’une galerie de glaces, nos pas et mouvements semblent entièrement orchestrés par le maestro Phone. La magie opère! Notre corps se connecte rapidement et naturellement à la musique. Cela peut vous paraître futile, dénué d’importance, mais c’est tout l’inverse. Nous nous exprimons de la manière la plus sincère. Peu importe les mouvements que nous faisons, peu importe la technique, rien n’est calculé, nous ne réfléchissons pas. Nous Dansons! 
Il y a le fameux « cogito ergo sum » de Descartes et bien là : JE DANSE donc JE SUIS.
 C’est la chose la plus importante au-delà des techniques les plus respectables, cette étape c’est la base. Elle est exactement la raison pour laquelle nous ressentons cette sensation incommensurable de bien être. Nous sommes connectés, ici rien ne peut altérer la sécrétion de dopamine ou d’endorphine! 
 En résumé, « danse  comme si personne ne te regardait ».
Plus facile à dire qu’à faire? Certains y arrivent, d’autres n’y arrivent pas, ou d’autres encore cherchent toute une méthodologie pour mettre cette règle en pratique. Un exercice simple et efficace? Le conditionnement. 
Le fait de se répéter à soi même, régulièrement, que le regard de l’autre ne nous regarde pas. 
Permettez-moi d’illustrer ces propos avec une image pertinente de physique quantique. En quelques mots, elle concerne le monde de l’infiniment petit, le royaume des particules et de la bizarrerie. Dans le monde quantique, quand une particule est observée, elle se comporte comme un bout de matière. Vous me direz quel est le rapport? J’y viens…
Figurez vous que cette même particule, quand elle n’est pas observée, a un comportement tout à fait différent . Elle agit comme si elle était libre de faire ce que bon lui semble, elle est partout, jusqu’à se comporter comme une onde! Un comble pour une particule. 
Par cette analogie nous comprenons très bien que le regard dicte la trajectoire et qu’il faut savoir s’en délivrer.
Faire abstraction du regard de l’autre. Au fur et à mesure, les regards pesants qui vous gênent, ces regards qui altèrent vos ondes de possibilités, qui freinent votre liberté de vous exprimer pleinement s’amenuiseront, pour enfin disparaitre. Il n’y aura que vous et la musique.
Nous commençons tous la danse avec des amis ou dans notre intimité, en écoutant la musique, devant la télé ou des tutoriels sur le net. Ensuite, nous allons au training, nous suivons des cours, des stages pour tôt ou tard nous exprimer sur scène. En ce qui concerne la danse hip hop, il y a toutes sortes d’évènements dans lesquels nous pouvons nous exprimer. Spectacles de fin d’année, battles, jams, soirées, discothèques etc. La moindre occasion de pouvoir danser ou d’échanger avec l’autre est saisie. 
De la chambre à la salle d’entraînement, de la salle à la scène, le processus d’évolution, de progression ne vous satisfera que si la base n’est pas bafouée. L’art de s’exprimer, de Danser avec un grand D. 
La sincérité du mouvement. Sans elle, vous aurez l’impression qu’il vous manque quelque chose de fondamental, car on ne peut se mentir à soi-même. Vous avez beau apprendre toute une série de mouvements par coeur aussi complexes soient-ils, sans la base c’est une coquille vide. Il faut donc faire attention à ne pas perdre cette spontanéité infantile, cette sincérité que vous avez quand vous dansez dans votre chambre.
 Nous pouvons bien sûr apprendre des mouvements, des techniques, des séquences, des chorégraphies entières même, tant que nous 
gardons en nous le rythme, le groove, le flow tout un tas d’adjectifs pour définir la base! 
Se connecter et ressentir la musique comme si vous étiez seul, la laisser vous emmener là où bon lui semble. Vous voyez cette sensation d’être en parfaite adéquation avec le son? Quand ce dernier nous inspire tellement que nous sommes incapables de reproduire les mouvements que nous venons pourtant de faire. 
 
Récapitulons. 
     Question adressée aux débutants. Quoi de plus important que la technique ou la maitrise de la gestuelle? La spontanéité? La sincérité? Je vous tire ma casquette! Ces répétitions incessantes sont, bien entendu, volontaires. Par expérience je vous assure que nous pouvons négliger cette étape sans nous en rendre compte, au profit de la technique. Car cette dernière, une fois acquise, impressionne! Le résultat est immédiat. Alors que la Danse avec un grand D, touchera toute personne regardant avec intérêt votre démarche, qu’elle soit intellectuelle ou émotionnelle.
Elle est le reflet de ce que vous êtes. DANSER, c’est un corps en interaction avec la musique, en adéquation parfaite. Ne rien calculer, ne rien préméditer, le laisser se mouvoir sur le rythme qu’on lui propose. 
C’est ce que nous appelons dans notre jargon le freestyle. L’improvisation.
Bien entendu, au fil du temps que nous pratiquons cet art, sans négliger les étapes, nous pouvons y introduire des séquences, des effets, des mouvements qui nous sont propres, des cartouches*. N’ y voyez pas un paradoxe. C’est comme parler de manière spontanée et de choisir certains mots plutôt que d’autres, de s’exercer à bien dire les choses, parfois même à de la dextérité dialectique, à de l’éloquence. Bref, l’art de combiner le spontané et le réfléchi.   
 
La Danse! Je ne fais pas allusion aux quelques pas que nous faisons à la maison pendant une activité annexe, ménage ou autre, un peu comme chanter sous la douche. 

Pourquoi et surtout pour qui dansons nous? Il ne serait pas très honnête d’affirmer que nous dansons uniquement pour nous même. A quoi bon réaliser de magnifiques toiles si elles ne peuvent être vues? Quand nous parlons, nous nous adressons bien à quelqu’un non? Nous possédons les mots afin de communiquer. Il en est de même pour la danse, on parle d’expression corporelle. Excepté que nous n’avons pas besoin d’être polyglotte pour communiquer avec tous les continents. En effet, comme le sourire, le langage du corps est le même dans toutes les langues.

 

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